Sondage - Après la crise du COVID-19, les étudiants Français sont prêts à donner de leur temps pour agir pour l’environnement et faire preuve de solidarité
Pour sa 3e édition, l’Observatoire Prime Student s’est intéressé aux ressentis et aux préoccupations des étudiants Français dans le contexte de la crise sanitaire liée au COVID-19. Convaincus que certaines lignes doivent bouger dans la société, une très large majorité d'entre eux a envie de s'engager pour accompagner le changement.
L’essentiel
- Contre toute attente, 7 étudiants sur 10 déclarent avoir passé cette période sans trop de difficultés.
- Mais la crise a eu raison de leur optimisme : ils ne sont plus que 22 % à envisager l’année 2020 avec optimisme, contre 74 % en janvier dernier.
- Même si la réussite des examens reste la priorité n°1 des étudiants (81 %), la période de confinement s’est accompagnée d’une prise de conscience : les étudiants ont davantage envie de profiter de leurs proches (83 % d’entre eux) et de revoir leur manière de consommer (78 %).
- Deux priorités claires en termes d’engagement à l’issue de cette crise pour les étudiants : agir en priorité pour l’environnement et être plus solidaires envers ceux qui en ont le plus besoin.
Seuls 22 % des étudiants restent optimistes en milieu d'année, contre 74 % début janvier
L’optimisme concernant l’année 2020, très prononcé en janvier dernier, a considérablement chuté depuis la crise : 22 % des étudiants demeurent optimistes, contre 74 % en début d’année. Les 16-19 ans sont les plus inquiets. Ils sont en effet 83 % à avoir fait une croix sur leur optimisme pour cette année. La crise et le confinement ont eu un impact négatif sur de nombreux aspects de la vie quotidienne estudiantine, notamment l’apprentissage des cours (60%), le passage des examens (51 %), l’avenir professionnel (47%) ou encore l’obtention du diplôme (41 %).
Parmi les préoccupations des étudiants Français, la réussite des examens arrive en pole position, devant la possibilité de trouver un stage ou emploi à la fin de l’année d’études, et la crainte de se retrouver à découvert tous les mois. Sur ce dernier point, près d’un étudiant sur deux (46 %) a indiqué que la crise sanitaire a plutôt eu un impact positif sur son budget. On peut supposer que le retour au sein du nid familial pour une partie d’entre eux pendant le confinement leur a permis de faire des économies.
Néanmoins, la période de confinement a globalement été bien vécue par les étudiants Français
70 % d’entre eux déclarent ainsi l’avoir vécue facilement, voire “très facilement” (18%). On remarque toutefois une différence de ressenti assez nette entre étudiantes et étudiants. Ces derniers ont en effet été moins sujets aux tensions durant cette période : 54 % des filles interrogées ont déclaré avoir éprouvé du stress et de l’anxiété, contre seulement 27 % des garçons.
Si 41 % des étudiants ont éprouvé un sentiment de tranquillité pendant le confinement, la période a surtout engendré des émotions désagréables comme l’ennui (53%), l’anxiété (42%) ou la solitude (38%). Chez les plus jeunes, l’ennui semble avoir été plus important (60% pour les 16-19 ans vs. 42 % pour les 25 ans et plus). A l’inverse, le sentiment d’inquiétude a été surtout cité par les plus âgés (44% des 25 et + vs. 32% chez les 16-19 ans).
Cette période inédite a été synonyme de changements pour les étudiants. 43 % des sondés ont indiqué avoir renforcé leurs relations familiales et 83 % ont déclaré avoir désormais envie de passer plus de temps avec leurs proches.
Plus de 2/3 des étudiants ont indiqué avoir passé plus de temps à regarder des films et des séries
Globalement, le confinement a modifié le rapport au temps de chacun. Il a, sans surprise, permis de s’accorder davantage de moments pour soi. De fait, cet isolement a laissé l’opportunité aux étudiants de repenser leur façon de consommer les loisirs. Plus de 2/3 des étudiants ont indiqué avoir passé plus de temps à regarder des films et des séries (68 %) et à se reposer (62 %).
Par ailleurs, 1 étudiant sur 2 a profité de ce temps libre pour davantage cuisiner (56%), jouer aux jeux vidéo (53%) et faire du sport à la maison (49%). Si les jeux vidéos ont eu la préférence des garçons (91 % vs. 72 % chez les filles), la pratique de la cuisine et du sport a été presque aussi importante chez les filles que chez les garçons (avec respectivement 93% et 89% pour la cuisine ; et 75 % et 71 % pour le sport à domicile).
Et après ? Des étudiants prêts à s’engager davantage pour l’environnement et la société
Les étudiants sont convaincus que les acteurs de la société (citoyens, pouvoirs publics, politiques...) vont devoir agir pour faire bouger les choses, particulièrement pour renforcer le système de santé (87 %), aider les petits commerces et soutenir le Made in France (81 %).
L’étude révèle que 78% des étudiants ont profité de cette période pour réfléchir à une manière de mieux ou de moins consommer, et 70 % ont mentionné avoir l’envie de s'investir davantage auprès des autres. Deux priorités en termes d’engagement se dessinent pour les étudiants. Priorité n°1, des actions en faveur de l'environnement (35%) et priorité n°2, des actions de solidarité envers ceux qui en ont le plus besoin suite à cette crise sanitaire (21%). En effet, la période de confinement leur a donné envie de consacrer de leur temps pour participer au changement. 92% ont déclaré avoir envie d’agir mieux pour l’environnement, 87 % souhaiteraient aider les plus démunis et les plus fragiles et encourager la solidarité (84 %). Ils sont également 83% à souhaiter favoriser une consommation plus locale et aider les petits commerces.
A contrario, les étudiants ne semblent pas franchement enclins à s’engager davantage en politique : moins de 4 étudiants sur 10 (36%) envisagent d’y dédier du temps.
Enfin, 73 % des étudiants ont indiqué qu’ils souhaitaient que tout recommence comme avant la crise. Mais ils sont aussi 73 % à s’être déclarés conscients que... rien ne sera plus jamais comme avant. Si les étudiants Français sont soulagés (36%) et heureux (33%) d’être sortis de cette période sans précédent, l’inquiétude (27 %) et le stress (26 %) perdurent avec, pour 79 % des interrogés, la crainte d’un nouvel épisode de confinement d’ici à la rentrée de septembre.